La ville d’Argentan possède un riche patrimoine culturel avec notamment le peintre Fernand Léger et plus anciennement au XVIIe siècle la dentelle à l’aiguille avec le point de France.
L’option Création Culture Design permet aux élèves de développer des compétences et une culture de la conception et de la création en se confrontant aux univers complexes du design et des métiers d’art. C’est dans ce contexte que la classe a rencontré Marjolaine Salvador-Morel, une dentellière "meilleur ouvrier de France" en dessin de dentelle. Elle est intervenue pour parler de son métier et aussi plus généralement des métiers d’art. Elle a retracé l’histoire de la dentelle depuis la Renaissance. Chacun a pris des notes qui ont été mises en forme plus tard sur une feuille A3 (l’objectif était de communiquer sur l’histoire de la dentelle par le biais de petits dessins le plus expressifs possibles).
Ce micro-projet s’articule autour de la dentellière qui évoque son travail comme ceci : "« Mes racines sont encrées-ancrées dans un savoir-faire dentellier qui date du XVIIème siècle, elles me permettent de m’élever et de faire éclore, dans la lumière du XXIème siècle, mon intimité la plus profonde avec le monde. La dentelle est ma langue et mes sculptures sont des odes qui tendent à traduire et à comprendre la beauté du monde. »
C’est son parcours qui se base sur la maîtrise d’une technique pour aboutir à une expression plastique qui rythma ces trois interventions :
1. Observation de végétaux (Physalis et radis)
Le motif de la dentelle s’inspire de la nature. Les élèves ont observé le végétal afin d’en découvrir sa structure. La nature est dentelle, circulation elle alimente le vivant. Les premières dentellières à Venise en Italie durant la période de la Renaissance s’inspiraient des algues de la lagune pour imaginer des motifs. Les Physalis séchées laissent apparaitre une structure alvéolée qui n’est pas sans rappeler le point de France. Le dessin permet ici d’en relever le vocabulaire formel.
2. Analyse d’échantillons de dentelle
L’objectif est de comprendre la technique du point de feston et l’organisation des motifs. Pour cela, Marjolaine avait apporté une engageante du XVIIIe siècle et un volant de Chantilly Napoléon III dentelle de Bayeux. Travail d’observation par le croquis sur des feuilles à fond bleu comme le faisaient les dentelières. Cette démarche analytique s’appuie sur des investigations traduites sous forme de notations écrites et graphiques. l’idée est de s’approprier une technique par le dessin, le schéma, le croquis.
3. Découverte du travail de plasticienne de Marjolaine sur la base du point de Feston
L’artiste propose tout un univers onirique à travers ses pièces qu’elle expose dans des lieux patrimoniaux. Elle utilise le fil de nylon pour sublimer la nature et dresser la dentelle au rang de sculpture. Les élèves ont été initié à ce travail en volume par le fil de chaine et de trame. C’est l’occasion de l’expérimentation servant de support à des recherches créatives, l’étape suivante. Ils ont, pour terminer, rendu compte de ces constats par le dessin d’observation.
L’idée a été la suivante : retranscrire le processus créatif à travers l’observation de la nature qui inspira les dentellières jusqu’à l’interprétation plastique d’une artiste.
La classe s’est scindée en 3 groupes, chacun prenant en charge une phase du procédé créatif décrit par Marjolaine :
- La nature nous inspire
- La dentelle
- D’une technique à une expression plastique
Les trois groupes avaient pour consigne de communiquer entre eux afin de trouver des éléments de transition pour relier les panneaux. Julie s’est proposée dans ce rôle de "chef d’orchestre" et s’est révélée très efficace. Au final, la situation sanitaire a réduit les effectifs et surtout d’une séance à une autre n’a pas permis de travailler toujours avec les mêmes élèves. Malgré tout, la classe a montré beaucoup de motivation et a tenu à terminer cette création dans les temps. Bravo à eux !
Dimension réservée à la classe de CCD sur la bâche : 6m x 7.8m.